Accompagnement pour les coupes de bois

Accompagnement pour les coupes de bois

Couper des bois pour valoriser son bien

La vente de bois permet une valorisation économique du patrimoine forestier. Mais attention ! Les coupes de bois doivent être mûrement réfléchies selon le potentiel de production d’une forêt :

  • Les éclaircies prélèvent une partie des bois, afin d’apporter plus de lumière au peuplement restant. Il est presque toujours plus intéressant d’enlever les arbres les moins beaux en premier afin de favoriser la croissance de ceux dont la valeur sera plus importante à l’avenir.
  • Les coupes rases prélèvent la totalité des bois sur une parcelle. Si cela permet de récupérer la valeur des bois d’un seul coup, il faut bien peser le pour et le contre avant de le faire !

L’éclaircie : une action bénéfique pour la production et bois… et pour la biodiversité

Il existe plusieurs formes d’éclaircies selon l’objectif recherché : améliorer et homogénéiser un peuplement en vue d’un traitement régulier, favoriser une essence d’arbre productive plutôt qu’une autre, ou inversement irrégulariser le peuplement en vue d’un traitement jardiné ou augmenter la diversité d’essences dans un but paysager et/ou de biodiversité.

Ces différentes formes d’éclaircie s’inscrivent dans des stratégies de long termes, dont je discute à chaque fois avec le propriétaire, en fonction de ses attentes en termes d’amélioration de patrimoine, de revenus liés à la vente de bois, ou d’entretien courant de sa propriété.

Dans tous les cas, l’éclaircie est bénéfique pour le peuplement. Bien réalisée, elle concilie la production de bois avec l’amélioration écologique de la forêt.

Le marquage d’une éclaircie est le plus souvent nécessaire afin de désigner les bois que l’exploitant forestier devra retirer. Le respect de ces consignes est garanti par une marque au pied de l’arbre, pouvant être contrôlée en fin de chantier.

La coupe rase, une décision à ne pas prendre à la légère…

Valeur de consommation contre valeur d’attente

La coupe rase d’un bois n’est pertinente sur un plan économique que dans certaines conditions de maturité et de taille de parcelle. De plus, elle peut être réglementée et peut engendrer des obligations de reboisement de plus en plus coûteuses…

En effet, dans le cas où les bois peuvent encore grossir pour atteindre leur optimum économique (diamètre, longueur) et/ou lorsqu’il est encore intéressant d’éclaircir les bois pour sélectionner les plus beaux, la valeur économique de la forêt peut continuer d’augmenter. C’est ce qu’on appelle la valeur d’attente d’une forêt.

Traitement régulier contre traitement jardiné

D’un point de vue économique, il est à mon avis souvent intéressant d’éviter la coupe rase lorsque la forêt possède le potentiel pour être traitée de façon jardinée : quand la taille de la parcelle est suffisante et qu’elle ne possède pas encore trop de capital sur pied, il peut être très favorable de l’engager vers une conversion en futaie irrégulière. Cela évite de créer un trou de production : après une coupe rase, aucun bois ne sortira d’une parcelle pendant des décennies.

Toutefois, en Haute Loire et dans les départements voisins, nous avons hérité de nombreuses petites parcelles qui ont été plantées avec l’aide du fonds forestier national (FFN) pendant les décennies 60/70/80. Sur ces parcelles, on observe souvent des volumes de bois sur pied très importants, des peuplements souvent jamais éclaircis et instables. La réalisation d’éclaircies est alors souvent difficile compte tenu de l’instabilité des arbres, très élancés, et des faibles volumes de bois qu’il est possible de sortir. Dans ce cas, il faut évaluer si les bois ont encore un potentiel pour grossir d’avantage ou s’il est pertinent de procéder à la coupe rase.

Un peuplement « mûr » doit il nécessairement être coupé ?

L’évolution des cours du bois ces dernières années a fortement modifié l’âge d’exploitation des plantations résineuses. Les acheteurs sont maintenant intéressés même par des petits diamètres (bois de 25cm et plus), et peuvent vous proposer des prix au mètre cube intéressants même à des âges encore relativement faibles.

Toutefois, il faut bien comprendre qu’un bois qui a atteint un prix intéressant au mètre cube peut continuer à prendre de la valeur s’il continue de grossir en volume à un rythme suffisant. L’analyse au cas par cas est nécessaire, notamment selon les dimensions, la qualité des bois et le potentiel du milieu.

De plus, même au delà du seuil économique optimal d’exploitabilité, il peut être intéressant de poursuivre la croissance pendant quelques temps. Comme je l’explique souvent, une parcelle constitue comme une épargne qui fructifie dans le temps. Le rendement de cette épargne augmente tant qu’on a pas atteint l’optimum économique, puis diminue. Ainsi, même au delà de cet optimum, la forêt continue à prendre de la valeur. Quand on connait le prix actuel d’un reboisement de la parcelle après coupe, il peut être intéressant de poursuivre la croissance des bois ! Bon à savoir : au dessus d’un certain seuil de surface (1ha en Haute Loire), vous serez dans l’obligation de reboiser votre parcelle, ce qui peut vous coûter de l’ordre de 3500 à 5000€ par hectare.

 

Quel accompagnement pour vos coupes de bois ?

Pourquoi passer par un gestionnaire ?

Pour vendre des bois, passer par un gestionnaire forestier professionnel vous permet de bien choisir ce qu’il s’agit d’exploiter, de surveiller la qualité de l’exploitation et vous donne du poids dans la négociation vis-à-vis de l’acheteur pour en maximiser le prix de vente. Passer par un gestionnaire, c’est donc diminuer les risques pour vous et pour votre forêt.

Le déroulement d’une vente de bois

La définition et le marquage de la coupe

Au préalable, je me met d’accord avec vous concernant vos objectifs prioritaires : revenu forestier, entretien, amélioration de la qualité des bois, amélioration paysagère, biodiversité, etc. En effet, si ces objectifs vont souvent ensemble, la priorité donnée à tel ou tel objectif permet d’orienter le choix du type de coupe et modifie ma manière de marquer les bois.

Ensuite, je réalise une visite de parcelle, si possible avec vous, de façon à évaluer la faisabilité de la coupe : volume de bois suffisant, facilités de sortie des bois, difficultés d’exploitation, etc. Si le projet est bien faisable et avec votre accord, je vous fais signer un contrat d’accompagnement pour la vente des bois dans la foulée.

Dans le cas d’une éclaircie, le marquage des bois est fait à la peinture sur les arbres à abattre. Dans le cas d’une éclaircie sélective, je réalise toujours une marque au marteau forestier au pied de l’arbre pour pouvoir vérifier après coupe que seuls les bois marqués ont été abattus. En parallèle, je comptabilise les bois marqués afin d’en évaluer le volume à exploiter (dans le cas d’une coupe rase, je me contente de ce décompte pour évaluer le volume de bois sur la parcelle).

La vente des bois

L’idéal est alors de pouvoir attendre la vente groupée des experts forestiers à laquelle je participe chaque année en mai-juin. Cela permet une mise en concurrence des acheteurs pour le lot de bois. Les acheteurs font alors des offres pour votre lot, et le mieux disant remporte le lot. Si le lot n’atteint pas un prix plancher, à définir avec vous, le lot n’est pas vendu. Il est alors possible de négocier le prix avec les entreprises qui ont fait les meilleures propositions.

Sinon, la vente peut se faire de gré à gré ou par appel d’offres restreint, toujours avec l’objectif de trouver le meilleur preneur pour vos bois.

La contractualisation

Enfin, une fois un accord trouvé avec un acheteur, un contrat de vente est réalisé entre le vous, moi et l’acheteur. Dans mon cas, ce contrat s’adosse sur le cahier des charges des Experts Forestiers de France, reconnu et accepté par la plupart des acheteurs, ce qui vous donne d’importantes garanties sur la qualité du travail à effectuer.

Ce cahier des charges prévoit entre autres une caution suffisante, qui garantit la qualité du travail.

Le contrat indique notamment le prix de vente, les délais d’exploitation prévus et l’échelonnement éventuel des paiements que vous recevrez (si le contrat porte sur des volumes de bois importants).

Le suivi du chantier

Ce suivi comprend a minima une visite d’état des lieux préalable de la parcelle et de la place de dépôt avec l’acheteur juste avant la coupe. Suite à la coupe, un état des lieux de sortie permet de vérifier que le travail a été réalisé sans dommages. Au besoin, l’exploitant peut être rappelé pour réparer d’éventuels dégâts, avec la caution en dernier recours.

Quel coût pour un tel accompagnement ?

Habituellement, ce type d’accompagnement est facturé à hauteur de 10 à 15% TTC sur la valeur de la coupe (rarement plus si les risques de ne pas trouver preneur sont importants ou si le faible prix attendu de la coupe ne me permet pas de rentrer dans mes frais).

Cette rémunération au pourcentage vous garantit mon intérêt à obtenir le meilleur prix pour vos bois.

En l’absence de vente, à condition que le prix plancher soit suffisamment raisonnable, rien ne vous est facturé. Vous ne paierez donc rien tant que vous n’avez pas reçu le premier acompte pour le paiement de vos bois.